Pourquoi Wikimédia Commons est une opportunité pour la découvrabilité des arts vivants?
Lors d’un précédent billet qui pointait les jalons indispensables à la prise en main d’une présence numérique productive pour le milieu des arts vivants, nous mettions en avant comme une des très bonnes pratiques le partage d’images dans la médiathèque Wikimédia Commons, projet frère de Wikipédia et Wikidata, sous licence libre Creative Commons.
Cette pratique mérite que nous nous y arrêtions car même si elle peut paraître complexe ou déconcertante, elle est surtout un moyen extraordinaire de bénéficier des biais positifs des moteurs de recherches.
Nous vous proposons une réflexion en trois volets.
- VOLET 1 : Pourquoi Wikimédia Commons ?
- VOLET 2 : Comment publier du contenu dans Wikimédia Commons ?
- VOLET 3 : Comment établir une stratégie de libération des droits personnalisée des contenus audiovisuels en votre possession et à venir ? (Billet à venir)
VOLET 1 : Pourquoi Wikimédia Commons ?
Nous préférons une image à 1000 mots dans les résultats de recherche
Les réponses que nous proposent les moteurs de recherche sont de plus en plus enrichies par des données audiovisuelles. De fait, 22,6% des recherches internet sont faites dans Google images (2019). L’image est donc un levier de découvrabilité. Son incidence sur la découvrabilité du livre a été démontrée et il va de soi qu’elle est tout aussi importante pour le spectacle vivant : l’image est au cœur du spectacle vivant.
Le milieu a donc tout avantage à adopter une approche plus systématique et stratégique de publication d’images de bonnes qualités, réutilisables et sans contraintes de partage.
Pourquoi faut-il utiliser Wikimédia Commons ?
Parce que Wikimédia Commons est un espace privilégié pour les moteurs de recherche en quête d’images signifiantes. En rendant disponibles des millions d’images libres de droits et associées à des données descriptives, Wikimédia Commons répond à un besoin très précis des moteurs de recherche.
La grande gourmandise des Google de ce monde pour les images ou les vidéos est en réalité un énorme paradoxe. Un programme ne sait pas identifier ce qui est dans une image ou une vidéo alors qu’il tend à les favoriser de plus en plus.
En effet, il est très difficile pour une machine de « comprendre » le contenu d’une image ou d’une vidéo, à l’opposé d’un texte qui est de plus en plus exploitable par les machines grâce au traitement naturel du langage. Une image ou une vidéo est ce que l’on appelle une donnée « non structurée ». Même si c’est une donnée très attractive pour l’humain, elle n’a pas la capacité à devenir une réponse à une requête car, hormis son nom de fichier et sa description alternative (trop souvent laissée vide), elle n’est pas accompagnée de métadonnées descriptives permettant à un programme de la comprendre. Elle n’est pas assez structurée pour être interprétée.
Ce que nous voyons, la machine ne le « voit » pas. Pour dépasser cet aveuglement, les algorithmes ont besoin d’accéder à de l’information dite « structurée ». Cette dernière décrit les contenus avec précision dans un langage à la fois compréhensible par les humains et par les machines. C’est précisément à ce niveau qu’intervient Wikimedia Commons.
Les principaux éléments de différenciation qui en font un espace de premier choix peuvent se rassembler autour de trois grands principes :
- des documents audiovisuels libre de droits, donc assurément partageables;
- des documents audiovisuels identifiés, avec un ensemble de descriptions interprétables autant par les humains que par les machines;
- un environnement qui permet une indexation multilingue, en particulier pour les légendes des images, ce qui ajoute encore à la découvrabilité des documents importés dans Wikimédias Commons.
Wikimédia Commons et les arts vivants : c’est maintenant.
À ce jour, Wikimedia Commons contient plus de 80 millions de fichiers médias (image, vidéos, sons, animations 3d, etc.) librement réutilisables et que chacun peut enrichir. En seulement 4 ans, 60 millions de ces fichiers ont été dotés de données structurées qui les rendent facilement trouvables, affichables, réutilisables.
Cette avancée a été permise grâce à un projet qui s’est concentré sur cette offensive. L’outils ISA et de nombreux projets inspirants (les consulter ici) ont donc vu le jour et contribuent aujourd’hui à développer cette « culture de la donnée » si précieuse autour de l’image, comme le fait le Swedish Performing Arts Agency avec plus de 5 000 fichiers audiovisuels en cours de publication.
Wikimédia Commons parmi les espaces préférés des moteurs de recherche
La crédibilité de l’information présentée est un grand enjeu dans le domaine de la recherche car les algorithmes n’ont que très peu d’alternatives pour évaluer la qualité de ce qu’ils proposent et c’est là que l’autorité de l’espace qui les rend disponible entre en jeu et que Wikimédia Commons s’impose.
Seul écosystème sans personnalisation, collaboratif, multilingue et ouvert, l’univers encyclopédique apparaît ainsi comme le garant d’une information vérifiée et distribuable ad nauseam et qui permet au domaine des arts vivants de centraliser ses efforts tout en favorisant un effet accélérateur. Les efforts du milieu des arts vivants pour s’inscrire dans le grand dessein du web des données se voient donc valorisés par l’ajout d’un allié de taille.
Depuis 10 ans déjà, Wikipédia et ses extensions obtiennent la préférence des moteurs de recherches dans 99% des cas parce que bien structurés et fiables. Le Web est aujourd’hui dans un processus de centralisation et il est fondamental d’identifier les espaces performants et stables.
Wikimédia et sa constellation tient le haut du pavé. Wikimédia Commons apparaît avec Wikipédia et Wikidata comme le troisième pilier d’une présence pérenne et d’une découvrabilité accrue pour les arts vivants, qui rappelons-le sont déjà de plus en plus actifs et présents dans Wikidata et Wikipédia.
Conclusion
Contribuer à Wikimedia Commons est une porte ouverte vers une meilleure découvrabilité pour l’ensemble des acteurs du domaine tout en contribuant à rassembler le patrimoine visuel des arts de la scène.
Pour ce faire, des outils de publication sont au service de quiconque veut publier une ou des images dans la médiathèque. Le processus est simple, et nous vous invitons à le découvrir dans notre deuxième volet « Comment publier une image dans Wikimédia Commons? ».
Puis vous pourrez approfondir vos connaissances sur les possibilités offertes par les licences Creative Commons, ce qui sera l’objet de notre troisième volet « Comment établir une stratégie de libération des droits personnalisée des contenus audiovisuels en votre possession et à venir? »
Auteur: Véronique Marino avec la contribution de Frédéric Julien.
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