Voici un extrait d’un excellent billet publié intialement sur Medium. Cet extrait est republié avec la permission de son auteur, Margaret Lam.

L’utilité de la représentation de l’information dans les arts de la scène

Comme vous le savez peut-être, cette question n’intéresse pas que les chercheurs en sciences sociales qui doivent évoluer dans le contexte d’une société numérique. Elle a des conséquences réelles dans le secteur des arts et de la culture. Daniela Rosu, informaticienne et chercheuse postdoctorale au Centre for Social Services Engineering, se spécialise dans le codéveloppement des noyaux des systèmes informatiques avancés dans des domaines comme la médecine et les sciences sociales. Elle a proposé quelques exemples des défis que le secteur des arts devra relever sous forme de questions :

Comment une machine pourrait-elle utiliser les réponses et réactions du public aux divers spectacles pour créer un « critique » personnalisé ? Quel genre de valeurs une telle machine aurait-elle ? Quels types d’art préférerait-elle aux autres ? Que se passerait-il si les avant-premières et les synopsis de spectacles étaient générés automatiquement par un tel « critique » et influençaient directement la décision du public quant aux spectacles auxquels il assistera ?

La question la plus critique est peut-être celle-ci : si les machines ont une influence aussi puissante sur la carrière des artistes et leurs créations, y a-t-il des artistes à la table lorsque ces technologies sont développées ?

La réponse du secteur canadien des arts du spectacle

À court terme, il est essentiel de se tenir à jour avec les machines les plus influentes sur Internet : les moteurs de recherche et les assistants vocaux. Il existe des pratiques normalisées de « gestion » du Web qui peuvent être appliquées pour structurer les informations en ligne sur les événements publics afin d’améliorer leur découvrabilité, comme la mise en place de pages Web unique pour des événements individuels, ou des moyens d’améliorer la découverte des informations sur les événements lors de l’utilisation de plugiciels pour WordPress.

De nombreuses institutions artistiques s’améliorent à cet égard, grâce à des organisations comme La Culture Crée, l’initiative Un Avenir numérique lié de CAPACOA, Digital Arts Nation et les consultants indépendants qui travaillent dans le domaine. Cependant, ces pratiques sont loin d’être intégrées chez les artistes individuels et les organisations artistiques qui maintiennent une présence numérique.

Dans son intervention, Sarah Bay-Cheng a souligné le besoin complexe et à long terme d’influencer la façon dont ces puissantes machines comprennent les arts. Il s’agit d’un domaine prioritaire pour le secteur canadien des arts vivants auquel ont travaillé sans relâche La Culture Crée, CAPACOA et leurs partenaires ces dernières années. Ils se sont notamment concentrés sur la mise en relation des données existantes de différentes organisations ainsi que sur la recherche du meilleur moyen de mettre ces données à la disposition des machines en tant que données ouvertes liées.

Diapo de la présentation du 21 août 2020 (gracieuseté de Mariel Marshall)

Dans ce processus, il y a un besoin constant de traduire le langage humain, plein de nuances et de subtilités, en langage informatique qui est très rigide et clairement défini. Nous y parvenons en créant des taxonomies et des ontologies, qui sont la lentille à travers laquelle les machines savent quel sens donner à certains mots et concepts et comment interpréter les relations entre les mots et les concepts.

Les taxonomies ne sont pas des représentations parfaites du monde, et elles ne sont pas non plus destinées à l’être. Comme le dit élégamment Daniela Rosu, il n’y a pas « une seule taxonomie qui chapeaute toutes les autres », mais plutôt une multitude de taxonomies pour refléter les besoins des différents domaines et diverses perspectives. Lorsque nous rassemblons plusieurs taxonomies dans différents domaines, nous obtenons une ontologie qui identifie et distingue les concepts et leurs relations.

Malgré l’importance d’avoir la « bonne » représentation des informations sur les arts de la scène, les petites et moyennes organisations n’ont tout simplement pas la capacité ni la largeur de bande nécessaires pour s’engager dans ce travail de manière significative. Pourtant, le fait d’avoir une représentation diversifiée des artistes et des mécènes impliqués dans le processus est probablement l’un des facteurs de succès les plus importants. C’est la seule façon de garantir que le monde de l’art, tel que le voient les artistes et les mécènes, est représenté dans le monde des machines. Par extension, c’est aussi la seule façon de s’assurer que la machine est à notre service, et non l’inverse.

Vous pouvez lire le billet de blogue au complet sur Medium.

Groupe communautaire W3C sur la représentation de l’information sur les arts de la scène

Mariel Marshall, Daniela Rosu et Sarah Bay-Cheng ont créé un groupe communautaire ouvert sous l’égide du World Wide Web Consortium (W3C). Le groupe communautaire Performing Arts Information Representation est consacré à l’utilisation de modèles conceptuels partagés pour assurer une meilleure interopérabilité des données dans le domaine des arts de la scène. La mission et le fonctionnement du groupe sont régis par une charte.

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