Wylie, M., Sculthorp, M., Gagnon-Turcotte, S. et Chatwin, M. (2021). Une voie prometteuse pour promouvoir la gouvernance des données dans le secteur des arts de la scène : analyser les chartes et les principes pour la gouvernance des données. Nord Ouvert et Association canadienne des organismes artistiques (CAPACOA).

Résumé des principales interventions du webinaire sur la gouvernance des métadonnées ouvertes liées

Autrices : Ayesha Zamudio-Vazquez (Nord Ouvert), Megan Wylie (Nord Ouvert)

Merci à vous toutes et tous qui vous êtes joints à nous le 8 novembre 2021 pour le webinaire Gouvernance des données dans le secteur des arts de la scène : découvertes et dialogues. Notre discussion a été riche en enseignements, comme vous le constaterez dans ce bref récapitulatif.

Remarque : Le webinaire se déroule en français et en anglais et n’est pas sous-titré.

Lancement du rapport Nord Ouvert/CAPACOA

En 2020, Nord Ouvert s’est associé à CAPACOA pour examiner la possibilité d’utiliser une charte des données pour améliorer la collaboration des données dans le secteur des arts de la scène au Canada. Le fruit de cette collaboration est le rapport que lançait ces deux organismes, Une voie prometteuse pour promouvoir la gouvernance des données dans le secteur des arts de la scène : analyser les chartes et les principes pour la gouvernance des données

L’événement

Le 8 novembre, CAPACOA accueillait l’événement Gouvernance des données dans le secteur des arts de la scène : découvertes et dialogues, réunissant l’équipe de recherche et les partenaires pour une exploration des enseignements à tirer du rapport et de leur application à la problématique du secteur.

Le contexte

Lauriane Gorce a ouvert la partie en donnant un aperçu de la gouvernance des données. Puis, les autrices du rapport et les principaux partenaires (Megan Wylie, Frédéric Julien, Viêt Cao, Tammy Lee et Marie-Pier Blain) ont fait part des conclusions de ce projet de recherche. Il y a consensus sur la nécessité de se concentrer sur la création d’une valeur tangible pour les artistes et organismes des arts de la scène.

Les valeurs potentielles des données

Il faut d’abord comprendre ce que l’on veut dire par données et gouvernance des données, a précisé Lauriane Gorce de Nord Ouvert. Les données ne sont pas bonnes ni mauvaises, structurées ou chaotiques. Les données sont inertes et n’ont donc qu’une valeur potentielle. La seule façon de réaliser la valeur des données vient des décisions que l’on prend à leur sujet. La gouvernance des données comprend tous les facteurs qui influencent ces décisions et créent de la valeur.

Différents groupes de parties prenantes peuvent accorder différentes valeurs aux mêmes ensembles de données en fonction de leurs principes, points de vue ou intérêts. Cela entraîne non pas une mais plusieurs valeurs potentielles. Ainsi, certains peuvent chercher à maximiser la valeur monétaire des données, alors que d’autres y verront le moyen de révéler et d’inciter des comportements.

La valeur recherchée détermine quels éléments sont captés (ou non) sous forme de données. La diversité des facteurs influençant les décisions, la variété de valeurs recherchées et l’envergure des mesures prises façonnent des modèles très différents de gouvernance des données.

Des principes d’abord 

La recherche a établi que les principes sont des « règles » de niveau élevé ou des normes idéales consensuelles qui façonnent la conception des structures, des activités et des procédés.  Les principes aident à concerter les gens autour d’une seule vision et servent de boussole pour guider leurs actions ou de catalyseur de nouvelles collaborations entre les membres qui partagent les mêmes intérêts. Ils sont souvent le reflet des consensus collectifs.

La recherche a exploré trois types de principes axés sur les objectifs, les données et les personnes. Le rapport s’attarde sur les principes, comme la propriété des données ou le droit d’être oublié, qui ont acquis de l’importance auprès des parties prenantes du secteur.

Difficile de défendre les données ouvertes auprès d’organismes à court de ressources

Un sondage que nous avons réalisé en février 2021 est une des principales activités qui nous ont aidés à mieux comprendre les principes et les chartes de données.

Comme l’a fait remarquer Frédéric Julien, les résultats ont révélé qu’il y a un intérêt manifeste pour les données ouvertes. Près d’un répondant sur deux avait publié des données ouvertes (24,4 %) ou envisageait de le faire (21,7 %). L’absence d’interopérabilité entre les ensembles de données était de loin la plus grande difficulté anticipée (75 %) par des organismes qui publient leurs données. Or, l’interopérabilité est un problème qui peut être contourné. En réalité, l’obstacle le plus important est le manque de capacités (compétences, connaissances, savoir-faire) autour des données ouvertes dans les organismes des arts de la scène, aux prises avec un manque de ressources humaines et financières.

C’est ce qui fait que le personnel culturel se demande à quoi cela peut leur servir?

Si l’on publie des données ouvertes, c’est dans l’objectif de permettre aux autres de les utiliser. Par conséquent, les avantages ne reviennent pas immédiatement au fournisseur des données ouvertes mais plutôt aux consommateurs de ces données. C’est le paradoxe de l’œuf et de la poule : nous avons besoin d’applications qui utilisent les données ouvertes afin d’illustrer les avantages des données ouvertes, mais de telles applications ne peuvent fonctionner que si les fournisseurs de données acceptent de diffuser des données ouvertes ! Par où commencer ? Ce fut au tour de Viêt Cao d’esquisser des réponses.

Où commencer ?

Il importe de faire une distinction entre ouvrir des données et partager des données. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour déterminer s’il est préférable d’avoir des données ouvertes ou des données partagées : la nature des données (personnelles, métadonnées, les deux), la sensibilité des données (producteurs de données, objet des données), et l’évolution de ces facteurs lorsque les données sont modifiées (lorsqu’elles sont jointes à d’autres ensembles de données). Les résultats de la recherche à l’origine du rapport laissent croire que le secteur des arts de la scène préfère le partage de données aux données ouvertes.

Par conséquent, où faut-il commencer? Trois possibilités sont prévues.

  1. Une perspective axée sur les données et la technologie.
  2. Une démarche orientée sur les objectifs, axée sur les fins et les avantages pour les particuliers.
  3. Une approche axée sur la collaboration entre les personnes et les partenaires. 

Une charte de données peut s’avérer utile, peu importe l’approche adoptée. L’élaboration de principes est une question d’envergure : il faut commencer modestement et adopter des principes au fil du temps. Tammy Lee a alors présenté un cas d’espèce.

Principes pour optimiser la réutilisation des données

Artsdata est une infrastructure de données (ou un graphe de connaissances) conçue par La Culture Crée pour permettre la réutilisation des métadonnées ouvertes sur les événements des arts de la scène. L’avantage d’un graphe de connaissances interopérable est qu’il peut être utilisé par n’importe qui ainsi que par n’importe quelle machine et par n’importe quel logiciel. Ce cadre permet l’intégration, l’unification, l’analytique et le partage de données par l’entremise du web sémantique. Il en résulte des données interliées qui augmentent la découvrabilité en ligne des événements.

Tammy Lee a expliqué qu’Arstdata a été développé en utilisant les principes de données FAIR pour optimiser les données en vue de leur réutilisation. Les principes FAIR favorisent la découvrabilité, l’accessibilité, l’interopérabilité et la réutilisation des données. La pleine valeur potentielle des métadonnées structurées est réalisée en les capturant, en les stockant et en les intégrant dans un graphe de connaissances dont l’accès est rendu le plus facile possible grâce à un protocole ouvert, gratuit et adoptable de façon universelle.

L’équipe de dia-log est en train de déblayer la voie !

Collaboration pour le partage de connaissances

Selon Marie-Pier Blain, le projet dia-log est encadré par des principes adoptés par ses parties prenantes : protection des données sensibles; uniformisation des données; accessibilité à faible coût sur une période de plusieurs années; priorité aux intérêts collectifs; et partage continuel des données pour les décloisonner.

Avec La Culture Crée, le projet a mis au point un modèle de gouvernance. Le modèle est à mi-chemin entre la centralisation et la distribution. Il propose une approche à la gouvernance des données qui concerte les représentants de la chaîne entière de données, et délègue des mandats de gouvernance, des activités et des responsabilités à plusieurs sous-groupes qui sont opérationnalisés selon des stratégies, des normes et des processus communs.

Demeurons en contact

Avez-vous assisté au webinaire ? Qu’est-ce que vous en avez pensé ? Faites-nous part de vos réflexions en répondant à ce bref sondage. Nous avons hâte de vous lire !

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